A la Palombière

site Montaigu de Quercy

Presque fier de découvrir une « palombière » !

Petite cabane tout en haut de l’arbre, du coté de Anthé.

 Comme un retour en enfance et des jeux d’antan dorénavant révolus,  ce temps où l’on s’usait bien plus facilement les fonds de culottes à faire des cabanes dans les arbres plutôt que sur les bancs en bois de l’école du village, des arbres sur lesquels l’on n’omettait pas de graver à l’opinel quelque quelques cœurs à l’adresse d’un amour tout juste écolier. Mais en ce jour point de cœur ni même de sentiment en ce lieu étonnant qu’ils nous est permis de visiter. Tout a commencé par  bon nombre d’enjambées  en sous bois, sentiers caillouteux virevoltant à souhait, lorsque que soudain il nous fallut prendre garde à ne point briser, casser, toute une horde de fils s’éternisant en apesanteur, un escalier géant semblant alors nous inviter à prendre quelque hauteur. Il est sûr qu’ainsi, nous n’userons aucunement nos fonds de culottes pour escalader ce chêne semblant dressé là pour une éternité. Chaque marche gravie provoquait un léger tangage au point que l’on se prenait à se féliciter de n’avoir pas préalablement dégusté  un succulent cassoulet, au risque….. ! Ainsi nous avons été sympathiquement invités à découvrir une « Palombière », lieu de prédilection des chasseurs de palombes. Figurant sur aucun dictionnaire ornithologique, le mot « Palombe » n’existe que dans l’Ouest de notre pays,  désignant des pigeons ramiers de couleur bleue, qui survolent la dite région pour aller passer l’hiver en Espagne ou en Afrique du nord. Pendant un mois environ, le « mal bleu » s’empare  de ces mâles  des bois, qui vont vivre au quotidien dans la palombière et se mettre ainsi à l’affût. Les « Palouymaires » (chasseurs de palombes) doivent faire preuve de vigilance et ruse car ces oiseaux sont extrêmement méfiants. Méthode de chasse, qu’elle soit au filet ou à l’appelant,  nécessitant  11 mois de préparation, pour dans la plupart des cas 1 mois de déception et seulement quelques jours de bonheur. Ici point de filets, mais comme précitée toute une ribambelle de fils tendus tous azimuts, actionnés d’une meurtrière dominant la palombière, à fin d’attirer le flux migratoire au moyen de pigeons battant ainsi des ailes au dessus de cimes étêtées, le scrutateur cartouchière en bandoulière, patientant parfois jusqu’à devoir enfin  presser enfin la gâchette. Mais Palombière est également et surtout, synonyme de « bien-être » conjugué au masculin cela va de soit, d’une sommaire cuisine  fort bien aménagée de laquelle pouvant surgir sans que l’on s’y attende quelque trésor gustatif destiné soi-disant à « tuer le temps »…faute de palombes bien sûr ! Un véritable mirador où guetteur et cuistot alternent les tâches. Si vous passez par ici et apercevez le panneau « attention palombière….Sifflez », de plus en période de migration, soumettez –vous au rite prescrit au risque à l’inverse de provoquer l’envol d’oiseaux, ce qui ne vous serait pas pardonné, vous privant ainsi à jamais de la découverte de cette chasse, tradition aussi ancrée dans le cœur des « Palouymaires » que la convivialité. Et avouez que ce serait bien dommage !